Inventer un sport qui n’existe pas ? À l’heure des jeux olympiques, cette idée sera le fil conducteur des ateliers artistiques initiés avec le Ditep de Massip et l’Ephad de la Croix Bleue. Ils débutent en fanfare en cette fin du mois de février 2024 avec le collectif Le Petit cowboy invité par Derrière Le Hublot pour l’occasion.
Le collectif d’artistes en résidence à Capdenac-Gare va ainsi co-construire un projet photographique autour du sport et de la culture avec les deux établissements et plusieurs associations sportives capdenacoises. D’un côté des enfants, adolescents, ou jeunes adultes de l’institut thérapeutique éducatif et pédagogique et de l’autre les personnes âgées. Ce projet intergénérationnel est mobilisateur de la créativité des plus jeunes et des personnes âgées.
Le petit cowboy est un collectif de photographes et réalisateurs, ayant pour but de travailler l’image sous toutes ses formes, de manière transversale et avec tout type de public, dans le cadre de projets participatifs. Leur motivation : valoriser les personnes et créer du lien social, apprendre les uns des autres et dynamiter les clichés, faire vivre une même expérience artistique à des personnes de tous horizons, tous âges, améliorer et valoriser le vivre ensemble. Le petit cowboy envisage tout projet dans un geste artistique global, le processus de création étant aussi important que le résultat, sinon plus, avec une exigence certaine pour amener les participants à se dépasser. L’idée est que ceux-ci terminent le projet avec fierté, pour eux-mêmes et pour l’œuvre collective créée. Le projet autour des sports imaginaires sera construit en ce sens sous la direction artistique du photographe Erik Damiano avec la chorégraphe Cécile Grassin, la costumière Lucie Patarozzi et la créatrice lumière Carole China.
Les participants auront pour tâche d’inventer des sports qui n’existent pas et de penser leur propre représentation en tant que pratiquant de ce sport. La réalisation de cette série de photographie est une opportunité pour les participants, de se voir représentés dans des situations surréalistes, notamment les personnes âgées dont les mouvements sont souvent restreints par l’âge.
Erik Damiano part du principe que tout le monde est photogénique. La prise de vue avec les participants s’établit dans une confiance mutuelle qui se construit de manière ludique. Les portraits d’Erik Damiano engagent le corps des personnes représentées, son crédo est « tout sauf le statique ».
La chorégraphe Cécile Grassin sera donc une alliée précieuse, elle qui visite comment, au-delà du sens, la parole devient mouvement. Elle travaille aussi sur le déplacement, concret, visible parfois virtuose, mais aussi invisible, imaginaire et sensible.
La place du costume aura aussi toute son importance. Le fait de se costumer permet de se détacher de sa propre existence et d’imaginer un autre soi. Ainsi, la costumière Lucie Patarozzi aura pour tâche de mobiliser l’imaginaire des participants pour les aider à créer eux-mêmes leurs costumes.
Et Carole China, la créatrice lumière, aura à cœur de trouver les meilleures solutions d’éclairage pour magnifier les participants.
Dans tous les cas, la dernière étape du projet résidera dans la retouche par Erik Damiano des photographies créées avec les participants, véritable choix artistique, qui permettra de sublimer les participants.
Objectifs du projet
La période de crise sanitaire a révélé combien de personnes pouvaient être éloignées des arts et du partage des cultures pour des raisons multiples. Après une période d’invisibilisation des personnes âgées et/ou empêchées, de rupture du lien social, il s’agit de poursuivre avec l’Ephad La Croix-Bleue et le Ditep de Massip un travail pour :
- Visibiliser les personnes de ces institutions de santé et agir sur le regard porté sur le handicap ou la dépendance ;
- Apporter une autre perception de la personne âgée chez les jeunes ;
- Mettre les résidents en mouvement et leur entourage proche par une dynamique de projet hors établissement ;
- Stimuler la capacité d’imagination des personnes et aussi de communication avec des personnes « nouvelles », extérieures à l’établissement.
Après plusieurs temps de résidence et de travail en mars, avril et mai, les images vont se construire au fil des rencontres ainsi qu’un rendu sous la forme d’une exposition. Des photographies en grand-format seront présentées à Capdenac-gare, sur toute la durée des jeux olympiques et paralympiques du 11 juin au 8 septembre 2024.
Un projet soutenu par la Drac Occitanie et l’Agence régionale de santé Occitanie dans le cadre de l’appel à projets « culture handicap & dépendance »
En partenariat avec La Mecano – structure ressource culture santé handicap & dépendance en Occitanie