Un élu-ambassadeur de Fenêtres sur le paysage

© Rafael Flichman

Rencontre avec Roland Joffre, maire le Livinhac-le-Haut, commune de l’œuvre d’art refuge Vivre seule d’Elias Guenoun. Témoin des partenariats de Fenêtres sur le paysage, il se fait volontiers le porte-parole du projet.

En tant qu’élu, comment vous impliquez-vous dans fenêtres sur le paysage ?

Je suis maire depuis 2008 et à la fin de mon mandat, j’aurai été élu 31 ans à Livinhac. Mon investissement dans Fenêtres sur le paysage ne date pas d’hier ! Quand j’étais vice-président en charge de la culture de Decazeville communauté, le projet a été présenté dans une réunion en 2018 et aucun des participants n’a souhaité adhérer. J’ai trouvé que c’était pour notre territoire une idée très positive, nouvelle, qui pouvait amener autre chose et redonner une belle image du pays. Et en tant que maire de la commune de Livinhac-le-Haut, j’ai dit banco je prends. Mon équipe était elle aussi partante et très motivée par l’aspect culturel.

Fenêtres sur le paysage c’est surtout une belle aventure humaine. Je suis allé à Golinhac, à Limogne, à Gréalou, en Lozère et en Haute-Loire pour rencontrer les collègues. Et ça fait plaisir de voir qu’on est nombreux à être dans cet esprit d’amener autre chose dans nos territoires. Enfin, je ne compte plus le nombre d’interventions que j’ai réalisées pour parler de Vivre seule dans les médias ou avec les différents partenaires qui viennent découvrir le projet.

Comment participez-vous à faire vivre l’œuvre d’art refuge ?

La rencontre entre Elias Guenoun et les publics scolaires de la commune a été très importante, tout comme sa présentation aux habitants. Cette œuvre d’art refuge, là-haut sur le Mont Thabor, a pu être réalisée grâce au concours des populations et du voisinage qui ont adhéré au projet. C’est très beau et on peut être fiers d’avoir pu rassembler une multitude de personnes, qui au départ, n’avaient aucune idée de ce qui se tramait. Il y a eu quelques petites réticences des gens qui s’attendaient à voir des milliers de voitures arriver… mais ça ne s’est pas produit.

Dans la mesure de mes disponibilités, j’essaye de participer aux réunions et rencontres ici et là. Parler de l’œuvre de sa commune et partager nos expériences nous permet de grandir. Je suis vraiment partisan du contact humain, ici sur la place du village, on a eu entre 18 000 et 20 000 marcheurs et pèlerins qui sont passés en 2023 ! Moi quand je suis là, je passe du temps à discuter avec eux, présenter Vivre seule et distribuer le dépliant Fenêtres sur le paysage.

Et c’est aussi bénéfique pour la commune. La venue de l’œuvre d’art refuge, c’est comme l’aménagement de la place du village, il y a le côté culture, mais aussi économique. À Livinhac, on a 180 couchages pour les pèlerins, nous sommes classés « Halte sur le chemin de Saint Jacques ». Et Vivre seule fait partie des animations de la commune pour faire vivre le label.

D’où vient cette envie de travailler avec Derrière Le Hublot ?

En faisant la connaissance des équipes de l’association, j’ai beaucoup apprécié le côté culturel et les rencontres. Et nos objectifs communs de redonner une image nouvelle du territoire me motive au quotidien.

Quand je parle de culture sur le territoire, mon idée est de faire le lien entre Conques et Figeac. Ici, nous sommes dans une situation géographique très particulière, une étape sur le GR®65 entre deux sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Ici il n’y a pas ce patrimoine exceptionnel, mais nous avons, comme à Golinhac, ces oeuvres d’art refuges à mettre en avant pour défendre un projet de valorisation. Quand je parle culture sur le territoire, c’est aussi donner une autre image du Bassin de Decazeville longtemps cantonné à son passé industriel. Par la culture, on amène une nouvelle forme de tourisme et c’est important pour la vallée du Lot. Je suis un grand rêveur, parfois mes rêves parviennent à se réaliser… en partie. Heureusement que cette part de rêve nous permet d’avancer.

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