Les Veilleurs de Capdenac vers d’autres rives

20h33, le 4 juin 2023, Guy Batherosse, maire de Capdenac-le-Haut accompagne Stéphane Bérard, maire de Capdenac-Gare pour la dernière veille. Durant une dernière heure, l’un veille sur l’autre qui veille sur sa ville.

Pour ce moment symbolique, un pont se construit encore entre les deux rives du Lot, Joanne Leighton initie une marche en direction du dernier Veilleur pendant que Maël Commard se risque sur le fil pour conduire le public vers la dernière lueur de l’abri. Autant de symboles pour ce projet qui nous a permis de tisser de nouveaux liens avec vous.

Après Montreuil, Munich, Rennes ou Graz, c’était cette année au tour de Capdenac de perpétrer la chaîne humaine des Veilleurs, imaginée par Joanne Leighton et sa compagnie WLDN en 2011. Une première en milieu rural, une folie se disait-on. Notre pari était à la hauteur des témoignages et rencontres que nous avons pu faire ou que vous avez pu partager.

Pendant 365 jours, au lever et au coucher du soleil, 730 veilleurs ont ancré leurs pieds dans le Lot, à Capdenac-Le-Haut et posé leur regard dans l’Aveyron, sur la ville de Capdenac-Gare. Observateurs parfois observés dans un petit abri qui s’est illuminé chaque matin et éteint chaque soir, tous et toutes se sont prêtées au jeu, de veiller en solitaire pendant une heure, sans montre ni téléphone. Déconnectés, mais pourtant bien ancrés dans l’instant présent, ces moments de veille suspendus ont rythmé la vie de Capdenac pendant un an. Cette aventure a aussi été une aventure humaine. Elle s’est incarnée à travers l’implication des accompagnateurs et des accompagnatrices, d’anciens Veilleurs, qui ont initié et guidé les nouveaux venus, les nouvelles recrues dans cette expérience hors du temps. Au total, 1430 heures ont été mobilisées par des veilles et accompagnements pour que la chaîne ne soit pas interrompue. Soyez-en remercié. Cette folie est la nôtre, ce projet est le vôtre.

Reliées par une expérience à la fois intime et solitaire, individuelle et commune, ces personnes ont su (re)nouer des liens sur le territoire, et font désormais partie de la communauté internationale des Veilleurs.

Nous souhaitons ici aussi remercier Louise, coordinatrice du projet des Veilleurs de Capdenac pour Derrière Le Hublot, qui a donné son attention toute particulière aux relations humaines entre les participants et participantes, et permis par son engagement que des personnes de tout âge, du Lot, de l’Aveyron et d’ailleurs puissent se rencontrer, échanger et tisser des liens.  

Dernière étape à venir pour Les Veilleurs de Capdenac : un projet de livre. Cette édition reprendra notamment les témoignages publiés sur le site Internet du projet et les portraits des Veilleurs.