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Lo Camin, faire danser les confluents
Une création chorégraphique sur-mesure portée par Julie Desprairies en complicité avec le territoire aveyronnais
Invitée pour une résidence chorégraphique longue en milieu rural, Julie Desprairies imagine Lo Camin, un chemin dansé le long du Lot. À partir de rencontres humaines, de récits sensibles, de gestes quotidiens et de paysages inspirants, elle tisse une œuvre collective mêlant habitants, artistes et territoire.
Une résidence en immersion au cœur de l’Aveyron
Du 7 au 10 avril 2025, Julie Desprairies et Elise Ladoué étaient de nouveau en résidence en Aveyron, cette fois pour poser les fondations de Lo Camin, projet chorégraphique qui relie création artistique, territoire et habitants. Cette résidence, quatrième étape du travail, s’inscrit dans un partenariat fécond entre le département de l’Aveyron dans le cadre des Itinéraires d’éducation artistique et culturelle, L’Essieu du Batut à Murols et Derrière Le Hublot, pour une première phase de création au festival La Grande Confluence en juillet et à laquelle vous êtes toutes et tous vivement conviés.
Pensé comme une œuvre collective et contextuelle, Lo Camin prendra la forme d’un chemin dansé le long du Lot. La création s’appuie sur une longue phase de repérages et de rencontres débutée en juillet 2024 essentiellement sur la communauté de communes Comtal Lot et Truyère autour d’Entraygues-sur-Truyère, de la réserve du Fel, de Golinhac mais aussi de Firmi et Livinhac-le-Haut. Elle grandit et se nourrit en 2025 pour aboutir à une forme qui se prolongera jusqu’en 2026 avec de nouvelles rencontres du côté de Livinhac-le-Haut.
Du geste quotidien à la danse partagée
La méthode de Julie Desprairies repose sur une immersion profonde dans le territoire, d’où sa présence régulière chez nous. Elle ne chorégraphie pas seulement des mouvements, mais tisse des liens. Chaque rencontre, chaque geste, chaque récit devient matière à création. Des enfants d’école primaire aux danseuses traditionnelles, des artisans aux musiciennes et musiciens, chacun contribue à façonner une œuvre singulière.
Julie et Elise ont ainsi retrouvé leurs complices pour la création. À l’école du Nayrac, les enfants dansent gigue, brise-pied et cercle circassien sur une chanson occitane. À Saint-Amand-des-Côts, Béatrice initie les artistes aux quilles. Suzette et Jean-Louis racontent la naissance de la réserve naturelle du Fel, leur aventure militante, Suzette lit un poème. À Entraygues, une artiste aveyronnaise fait le récit de son enfance à la ferme, dans un petit village près de Capdenac et émeut par sa voix et son histoire. Après avoir écouté tout le répertoire de la chorale, majoritairement religieux, Julie propose un autre chant à Isabelle, la chef de chœur, les choristes peuvent chanter sans partition, l’affaire est entendue. À Firmi, Thierry, charpentier et menuisier ébéniste de Vivre seule d’Elias Guenoun, accepte de se lancer aussi dans l’aventure et fait dialoguer ses gestes avec ceux d’Elise, danseuse. De retour au Batut, Elise répète une chorégraphie des gestes du ramassage et de la transformation de la châtaigne. Un point sur la prochaine résidence et c’est l’heure de partir.
Un territoire comme scène vivante
Le spectacle prend vie et forme, il s’écrit avec et dans le paysage. Guidés par Luce, les spectateurs suivront un parcours chorégraphique le long du Lot. D’une rive à l’autre, les scènes se succéderont : danses enfantines, poèmes murmurés, chants d’oiseaux, duo folklorique, rap de la châtaigne, interventions musicales ambulantes, émergence de la chorale. Le tout sera mis en musique par Jules, musicien, co-porteur du tiers lieu Le Nid au Fel et des Oiseaux de trottoir. Fourmillant de propositions, il se révèle être le partenaire musical idéal de l’ensemble du spectacle.
L’itinéraire s’ouvre au confluent du Lot et de la Truyère, traverse passerelles, plages et chemins, avant de revenir par les hauteurs. Chaque étape révèle une facette du territoire, chaque participant devient interprète d’un récit commun.
Une œuvre en mouvement, collective et poétique
Lo Camin est une œuvre en construction, vivante, évolutive. Cette première tentative de spectacle esquissé en avril deviendra une grande traversée dansée, présentée les 4 et 5 juillet 2025 dans le cadre du festival La Grande Confluence. Une répétition générale ouverte aura lieu la veille, dans une atmosphère conviviale et partagée.
Au-delà du spectacle, Lo Camin est une démarche : mettre en lumière les singularités d’un territoire, faire dialoguer art et quotidien, célébrer la diversité des manières d’habiter un lieu. Ce projet rassemble avec une bienveillance joyeuse, tisse des complicités inattendues, et révèle la puissance créatrice de l’Aveyron.
En savoir plus
Invitée par le département de l’Aveyron, l’Essieu du Batut à Murols et Derrière Le Hublot pour deux ans dans le cadre d’une résidence départementale en Aveyron, Julie Desprairies avance vers sa prochaine création en deux actes, Lo camin, une forme chorégraphique le long du Lot. La première partie verra le jour à La Grande Confluence à Entraygues-sur-Truyère les 4 et 5 juillet prochains et auquel nous vous invitons à nous retrouver. Nous la reverrons ensuite le long du GR® 65, du côté de Livinhac-le-Haut en 2026.
Calendrier et mise en œuvre
Quand ?
Des résidences régulières, quatre jours tous les deux mois environ :
- 7 au 10 octobre 2024
- 25 au 28 novembre 2024
- 11 au 14 février 2025
- 7 au 10 avril 2025
- 9 au 12 juin 2025
- 25 juin au 6 juillet 2025
Répétition générale jeudi 3 juillet à 18h30
- 4 & 5 juillet 2025 à 18h30 : Lo Camin – Festival La Grande Confluence – Entraygues-sur-Truyère
Avec qui ?
Julie Desprairies (chorégraphe), Elise Ladoué (assistante et danseuse), deux danseur·euses de la région, Melina Faka (plasticienne). Et plus de trente personnes liées au territoire aveyronnais et ses pratiques : créateurs et créatrices d’une réserve naturelle, écoliers et d’écolières, géologue, productrice de châtaignes, artisans, cavaliers et cavalières, drag queen… Également : danseurs, danseuses et musiciens, musiciennes des alentours.
Participants et participantes pressenties
- Suzette et Jean-Louis Rapin, créateurs de la Réserve naturelle du Fel
- Alexandre Benezet, éleveur de brebis et maire de Golinhac
- Anaïs Dumont, flûtiste engagée dans la construction d’un habitat troglodyte à St-Hippolyte
- Les enfants de la classe unique de l’école du Nayrac
- Didier Guérin, joueur de cabrette
- Dominique Monfraix, danseuse traditionnelle
- Delphine Durand, géologue
- Sibylle Lesart, danseuse et saisonnière dans une ferme de production de châtaignes
- Un petit orchestre de circonstance mené par Jules Mommessin, co-responsable du Nid, le tiers-lieu du Fel
- Thierry Plennecassagne, menuisier et charpentier en charge de la réalisation de Vivre seule, œuvre d’art refuge de Elias Guenoun à Livinhac-Le-Haut
- Luce Outters, jeune cavalière, accompagnée de son page, Robin Lyon
- La chorale d’Entraygues-sur-Truyère
Administration, production et diffusion : La Magnanerie – Victor Leclère, Anne Herrmann, Hortense Huyghues-Despointes, Debora Laufer, Margot Moroux.
Où ?
Sur le chemin de long du Lot, après la confluence avec la Truyère, à Entraygues-sur-Truyère
Comment ?
- Automne 2024 : Julie Desprairies et Elise Ladoué visitent les lieux, se documentent sur l’Aveyron, entament les ateliers avec l’école du Nayrac et des rencontres avec des personnalités du territoire.
- Hiver 2024-2025 : des temps de rencontres, travail, transmission sont organisés dans les espaces habités, pratiqués par ces personnes.
- Printemps 2025 : des répétitions sont organisées dans le lieu du spectacle final.
- 4 & 5 juillet 2025 : Lo Camin, chemin dansé le long du Lot par une trentaine de participants et participants pour le festival La Grande Confluence.
- Eté 2026 : Bivouac chorégraphique, création située et itinérante où le public suit le spectacle sur plusieurs jours.
Production
Compagnie des prairies
Coproductions et résidences : Derrière Le Hublot-Scène conventionnée art en territoire et L’Essieu du Batut – Atelier de fabrique artistique
Soutiens : ministère de la Culture – Direction régionale des affaires culturelles Occitanie via le programme « Mieux produire, mieux diffuser » et département de l’Aveyron
Partenaire de résidence : département de l’Aveyron
Biographies
Julie Desprairies, chorégraphe
Née en 1975, vit à Paris. Sa compagnie est basée à Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes). Elle crée des projets chorégraphiques contextuels. S’appuyant sur une étude détaillée des sites et de la commande, elle écrit une « danse appliquée » qui implique souvent usagers et habitants. Ses créations sont d’envergures variables, pour un bâtiment, un quartier, une ville, une ferme, une forêt, un paysage. Elles prennent différentes formes : spectacles, films, expositions, émission de radio, performances. Il s’agit pour elle de « rendre visible le mouvement des lieux ». Julie Desprairies intervient régulièrement dans des écoles d’art, d’architecture, universités, séminaires et tables rondes traitant du rapport entre la danse et l’architecture, la danse et le cinéma ou bien la création impliquant des personnes extérieures au champ artistique.
Elise Ladoué, danseuse et assistante
Née en 1982, Élise Ladoué a suivi une formation classique puis contemporaine au Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris. Elle participe ensuite au projet Bocal, initié par Boris Charmatz en 2004 puis danse pour Julie Desprairies, Satchie Noro, Jean Guizerix et Wilfride Piollet, Mohammed Rouabhi, Danièle Desnoyers, le collectif La Dernière Tangente, Annabelle Pulcini… En 2014, elle retrouve Boris Charmatz pour la création et la tournée de Levée des conflits. Elle participe à la recréation par Catherine Legrand de Jours Étranges (2016) et So Schnell de Dominique Bagouet (2024). Elle danse dans la plupart des créations de la Compagnie des prairies depuis 2004 et assiste régulièrement Julie Desprairies.
Melina Faka, plasticienne
Grecque d’origine, elle vit à Lyon. Formée à la danse contemporaine (CDC Toulouse), puis à la création en espace public (Master-FAIAR Marseille), elle est diplômée en art à l’École des beaux-arts de Toulouse, et en design et scénographie à l’École des Beaux-Arts de Lyon. Durant plusieurs années elle a collaboré en tant que danseuse avec différents chorégraphes et metteurs en scène (J.M Matos, Marco Berrettini, Serge Noyelle, Anne le Batard et Jean Antoine Bigot d’Ex Nihilo…). Sa pratique mêle plusieurs disciplines (textile, objet, sculpture, vidéo, performance, installation). Son dernier projet, Ode, a été présenté aux Subs à Lyon. Sa prochaine création, Ostinato, une performance comestible, est accompagnée par Boom’Structur. Elle est costumière et scénographe pour la Compagnie des prairies depuis 2019.
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