Scène conventionnée d’intérêt national - art en territoire
Saison
septembre - décembre 2024
La page d’après…
Nous sommes en chemin et semons de petits cailloux, parfois jusque dans vos chaussures. Nous traversons les crises et luttons contre la résignation. Nous poursuivons patiemment nos ambitions et cultivons du mieux possible nos utopies. Nous jouissons sans entrave de voir les artistes chahuter nos vies, réveiller notre quotidien ; nous partageons avec eux le désir d’intranquillité et aspirons comme eux au changement et au mouvement.
Aussi, au milieu du fracas – des périls environnementaux aux inquiétants succès des antidémocrates et racistes, de la violente relégation d’une partie de la population à la volonté séparatiste d’une autre – et devant la nécessité de muter, nous sommes heureux de voir émerger de nouvelles dynamiques et de pouvoir participer à régénérer nos imaginaires et nos pratiques.
L’enjeu ici n’est pas tant de revenir sur le succès planétaire de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques orchestrée par Thomas Jolly. Ce succès, on le doit en grande partie à la réussite du modèle d’accompagnement de la création artistique en France. Réjouissons-nous, que l’art, et la liberté de création, aient pu renvoyer de nous, individus, et du collectif, une image qui suscite autant d’enthousiasme dans le monde et parvienne à valoriser l’être ensemble, tant mis à mal dans le contexte politique des élections législatives. Pour autant, l’angélisme n’est pas de mise. Loin de la capitale, nous savons, pour l’éprouver quotidiennement, qu’il n’y aura pas d’irradiants ruissellements, et qu’il est peu probable que les territoires bénéficient d’un joli effet Jolly.
Ici, racontons plutôt des initiatives qui s’inventent ailleurs, parfois discrètement, dans les marges d’un monde qui peine à les valoriser et à les soutenir. Des démarches au fonctionnement collaboratif et mobilisant une grande diversité d’acteurs qui s’y impliquent dans la durée. Celles-ci, au croisement de l’écologie, des arts et de l’urbanisme, transforment possiblement nos façons de penser et d’agir dans les territoires.
Les 10 exemples présentés dans ce livret, portés par des acteurs venant de l’écologie, de l’art et de l’urbanisme, sont représentatifs de la richesse et de la diversité de ce qui se joue dans un monde en mutation. Ces approches transdisciplinaires sont aujourd’hui essentielles dans la construction collective de nouvelles façons d’envisager les défis de notre temps. Chacune de ces expériences agit comme un micro-laboratoire où s’expérimentent de nouvelles façons d’imaginer les transitions en cours et à venir.
Repérée dans ce livret, la démarche de Fenêtres sur le paysage apparait comme post-disciplinaire autant parce qu’elle embrasse les enjeux de la création contemporaine, de l’aménagement sensible du territoire et du développement local que parce qu’elle assume les défis écologiques et ceux, démocratiques, de la participation citoyenne comme de la connaissance et du partage des sens, des savoirs et des cultures.
C’est une joie pour nous de figurer parmi ces très belles démarches, engagées et innovantes. C’est évidemment une reconnaissance importante pour le travail de toute l’équipe de Derrière Le Hublot et pour l’ensemble de ses partenaires. C’est aussi bien sûr la confirmation de la justesse de notre projet et singulièrement de Fenêtres sur le paysage.
Nous profitons pleinement de cet édito pour partager avec vous cette dynamique et cette reconnaissance et continuons à imaginer demain en vous promettant d’épiques aventures.
Nous avons encore beaucoup de choses à vous dire et raconter, mais celles-ci, nous vous les partagerons une prochaine fois. Une page après l’autre.